vendredi 29 mai 2009

Strange Space



Le matin est marine et ce n’est qu’un chant immobile et perché. Star d’un souffle rallié au lointain de la lune, le merle semble petit, reposé sur l’antenne que la fin de la nuit réceptionne en écho. Des notes, un langage absolu, la syllabe mélodique, puisque le printemps-paradis s’apprête virtuose. Comme différents registres, des notes cristallines près de trilles modulées. C’est le spectacle complet.
Très peu de choses, un immense silence, une immersion rêvée dans l’histoire visionnaire, une paix sans vitesse. Même dans le prématuré des nervosités, s’assouplit la pensée, seule et simple de l’aube. Est-ce un relai à l’heure sourde? Un encouragement divin aux rayons à venir ? Le chant croît et vibre intensément.

lundi 25 mai 2009

Ruža



Dessinée de lumière, l’allée nuance le grand ciel. Le silence nous aime, entrepris par douceur, itinérant les fourmis et l’activité des oiseaux. La chance nous appelle, c’est sûr, l’aube si chaleureuse soupire de jeunesse et de légèreté. C’est un instant-prodige, le cœur bien maladroit reconnaît à sa source la bonté radieuse, le don inexprimable. Petite âme-sourire, tu détaches la rose comme une plume parfumée, tissée de frêle affinité que ton regard exauce. « On ne coupe pas la route à quelqu’un, chez les Serbes, et ainsi cela porte bonheur pour la journée. » A fleur de mots, ta voix paisible est lumineuse et belle de multiples infinis.

dimanche 17 mai 2009

Sur l'aile des images



Un nid de mésanges, entre les branches, toute la constance presque prévoyante d’un couple fragile. « Il semble que les merles aiment l’humidité, et que plus il pleuve, plus ils chantent », s’exalte ma mère. Petits amis de nos cœurs sourds, en couverture chlorophylle, que diriez-vous de notre impatience, grande à la démesure ? Lorsque le piano épure nos frayeurs, lorsque l’élan de croire se réfugie en de curieux gestes, lorsque quelques moments éveillent la joie la plus belle, nous décorons votre présence d’un amour envahissant, certains pourtant que c’est votre sérénité que l’on emprunte.

mardi 12 mai 2009

L’âme-rêve-douce



Son essence est fragile, elle retient parfois dans ses yeux bien trop simples l’essoufflement d’un coup, le vertige d’un mot qu’elle ne sait pas comprendre. Parmi le seul silence, dans le cru de ses rêves, les questions se répètent, les doutes se réitèrent.. Quel est ce monde où le soleil rime avec bonheur et la pluie sonne comme une malédiction ? Tako je : par l’émerveillement, les émotions s’emportent, les fluides tracent des courbes-fées, des brillances suaves, là où l’insignifiant égale l’essentiel. Une larme s’affole, trop facile en principe, absente apitoyée que les autres décrient. Votre regard scintille, puisque les mots qui se disent n’approchent pas la profondeur où vos impressions se frôlent et se rencontrent. Même la lune sait ce qu’invoque une histoire, même la lune..

samedi 9 mai 2009

« I love this ship ! »










Son visage trace l’inexpressivité, l’autorité bien contrôlée : « I order you to answer the question ». Aucun étonnement, en somme, juste cet impératif de compréhension… « logical ». Mais l’intrigue progresse d’abord en chaque personnage, et l’émotion, violente ou profondément retenue, submerge. La mère crie de douleurs, puis, si vite, la musique couvre le chagrin physique pour aviver la peine. « I’m sorry, I’m so sorry », adoucit Uhura, mais l’être est de silence, affaibli, prêt de manquer d’énergie pour choisir et agir, dans cet espace-temps-sentiment à redéfinir. D’instants en instants, le film nous rappelle que ce monde n’est pas le nôtre : les extraterrestres relaient la rencontre, Spock inscrit sur son petit tableau électronique la présence de sa belle linguiste, les piqûres sont expéditives et étrangement réactives. D’images en images, pourtant, toutes les trouvailles technologiques soulignent en miroir les constantes humaines, les gestes à vivre, puisque célestes… C'est très beau.. "I love this ship"

vendredi 8 mai 2009

Si Dieu nous prête vie..



La nuit murmure, la musique prête l’instant de suspension et sur l’estrade, entre les alti et les ténors, on dirait que tous les chants soufflent une longue pulsation. Tendus vers l’harmonie, voix d’accord, les pupitres re-doutent la « fausse » note comme la défaillance complète, l’émotion chorale est chaotique, effrénée. Avant tout, j’ai découvert l’importance qu’a pour toi la vérité, j’aime ton dégoût du mensonge, et ton choix de la franchise. Je voudrais t’assurer que je ne mens pas, que je dis ce que je sens, ce que je pense le plus simplement possible, mots et actes. Amour et désespoir, admiration et lumière, prière et bonheur

samedi 2 mai 2009

Mai de joies



Comme le matin et le soir sont le territoire des oiseaux, je filmerais un jardin frontalier des nuages où nichent les fauvettes, les merles et les pinsons, rien de trop grand ni de trop prétentieux si possible. Un thuya peut-être, un mélèze et des fleurs, petites protégées des coccinelles actives, petites préférées des branches aériennes. Que deviendrait l’écho du monde ? Les saisons changeraient de langage : la pluie serait fêtée, on chanterait aux marges du jour, et dans cet équilibre coloré, confident parfumé de l’aubépine éprise de la rosée, tu serais, si tu veux, l’être de mon rêve simple, puisque ton regard franc est aimant de beauté.