mercredi 3 août 2011

« Le Nouveau monde », 2005, Terrence Malick



« Viens, esprit, aide-nous à chanter l’histoire de notre terre. Tu es notre mère ; nous, ton champ de maïs. Nous naissons de ton âme. » Leur voix nous est prêtée, l’histoire est à la fois tragique et inespérée, dans la peine des situations comme dans la pure bonté de leur personnalité. Parfois, cette voix-off qui n’est qu’amour se heurte un peu aux dialogues des hommes fatigués ou effrayés, comme un relief si clair des espérances humaines. « Qu’est-ce qui est vrai ? Les attentions ? Qui est cet homme ? Non, tout est parfait, laisse-moi me perdre… En vérité, tu as coulé en moi… tel une rivière… Rien, suis-moi » Devenue murmure, la princesse est cet être salvateur et dévoué, cette voix de prière et de vérité. Jamais vraiment ne s’interrompt le fil des pensées soufflées aux personnages, le geste de cette inspiration, lorsque l’un après l’autre, chacun respire l’air vital de l’autre, dans la main de Pocahantas. Les images comme la musique adoucissent infiniment l’instant. « Il est comme un arbre… il me protège… je m’étends sous son ombre… puis-je ignorer mon cœur ? Qu’est-ce qui vient de toi, et qu’est-ce qui ne vient pas de toi ? ô soleil, reçois mes remerciements, tu donnes vie aux arbres et aux collines, à l’eau qui coule sur la terre… à tout. Mère, ton amour est là, devant mes yeux. Montre-moi la voie, apprends-moi le chemin, donne-moi un cœur humble. »