May
I stand here quietly ? Par le mois des maximes, en émoi des poèmes,
se trouve parfois comme un très pur mystère, en parfum de jacinthes et en ciel
clair. « Matrix » est ce film qui réfléchit les questions, qui
soulève l’interrogation dans l’esprit du spectateur, soit que celle-ci se fût
posée effectivement, soit qu’elle invoque l’intrigue future, en élection intime.
Chacun sait ce que « The Oracle » a dit de lui concernant un autre :
la parole circule après les choix, après les actes, comme justification morale.
Est-il rien de plus singulier que le moment où les informations, les dialogues
étant tus, la scène prend une orientation qui échappe, qui esquive presque
notre attente si ce n’est celle du fil narratif même. Au lieu de la
conversation, rien ne comble, et la puissance dramatique est là, par transilence.
Ils sont si près, pourquoi ne se parlent-ils pas ? Qu’est-ce qui empêche chacun
d’expliquer à l’autre le sens de ses actes ? Ou encore, quelle est l’essence
réelle de ce silence cinématographique ?
Instance poétique, dessin plus qu’esthétique,
initiation mutique, et pourtant, la parole est précieuse et touchante, douce et
vécue de silence, dans le plus doux murmure.